L’Institut français du Proche-Orient est une Unité mixte de recherche française à l’étranger (UMIFRE) implantée au Liban, en Syrie, en Jordanie, en Irak et dans les Territoires palestiniens. Depuis sa création en 2003, il accueille de nombreux archéologues, chercheurs, doctorants français et locaux ayant leur terrain dans la région, et assume aussi le rôle de relai local pour certaines missions françaises.
Il est dépositaire des archives produites par les institutions françaises qui l’ont précédé dans les pays dans lesquels il est implanté, parmi lesquelles le Service des Antiquités de Syrie et du Liban créé en 1920 par le Haut-Commissariat français et sous son autorité jusqu’à la fin du mandat ; puis l’Institut français d’archéologie créé après l’indépendance du Liban et de la Syrie en 1946 et renommé Institut français d’archéologie du Proche-Orient (IFAPO) en 1977 en raison de l’étendue de ses activités à la Jordanie. De même que les articles et monographies publiés dans la revue Syria et la collection Bibliothèque Archéologique et Historique (BAH) fondées dès1920 et dont les Presses de l’Ifpo assurent aujourd’hui le suivi éditorial, ces archives témoignent des activités liées au signalement et à la protection du patrimoine ainsi que des missions archéologiques menées par les chercheurs français dans la région depuis le début du xxe siècle. Pourtant, les archives liées à l’administration de la recherche et la documentation scientifique n’ont pas été considérées de la même manière. Alors que les premières ont été triées, classées et confiées à la médiathèque afin d’être consultées par la communauté scientifique, la documentation archéologique a souvent été dispersée, parfois en raison des guerres survenues dans la région, mais aussi en fonction des choix effectués par les archéologues et l’absence de règle commune, voire de moyens matériels et humains au sein de l’Institut.
Alors qu’avec les unités de services et infrastructures de recherche française dédiées (Hal, Persée, Huma-Num, OpenEdition) l’Institut est engagé depuis plus de 15 ans dans l’ouverture des données et de résultats de la recherche en conformité avec les principes FAIR, sa responsabilité vis-à-vis des archives archéologiques futures est très variable et souvent mal définie : les chercheurs accueillis à l’Institut ont des statuts différents et les missions bénéficient généralement de crédits prévenants de nos tutelles (MEAE ou CNRS) mais sont rarement financées directement par l’Ifpo. En revanche, il s’agit de missions à l’étranger impliquant une coopération étroite avec les autorités locales, au sein de laquelle l’Ifpo joue souvent un rôle de médiateur. Or, l’expérience des fonds hérités (ou non) du passé, la façon dont ils ont (ou n’ont pas) été traités permet de soulever quelques questions spécifiques au contexte des pays dans lesquels nous sommes implantés et à la nécessité pour les missions étrangères de composer avec des réalités diplomatiques, législatives et économiques parfois très différentes de celles connues en France.
À partir des faits observés dans le cadre d’une réflexion commune menée avec les archéologues actuellement en poste à l’Institut afin de les accompagner dans la gestion de leurs données, nous interrogerons la façon dont l’Ifpo peut se positionner face à la gestion de la documentation et des archives de missions archéologiques.
La publication d’inscriptions répond à des normes scientifiques et épistémologiques qui remontent à la fondation de l’épigraphie comme science au XIXe siècle. Discipline relevant tout autant de l’archéologie que de l’édition de textes, elle repose à la fois sur l’autopsie des monuments et sur la collation des archives élaborées depuis la découverte (on dit l’invention) : estampages, photographies, carnets de notes, relevés topographiques et architecturaux, selon les circonstances de la mise au jour du monument inscrit. Or, une édition légitime d’un texte, qu’il soit inédit, mais surtout lorsqu’il a déjà fait l’objet d’une ou plusieurs éditions, doit rendre compte des éditions antérieures, doit être fondée sur la vérification des archives disponibles et sur une nouvelle autopsie, dans la mesure du possible. L’épigraphiste doit donc inlassablement rechercher dans différents fonds, conservés dans diverses institutions, les archives produites à propos du ou des monuments qu’il souhaite étudier, et très diversement recensées et accessibles, quand il ne doit pas également tenter de retrouver le monument lui-même, pas toujours là où les inventaires des musées le situent ! Le cas des inscriptions béotiennes et en particulier celles de la cité de Thespies permettra d’illustrer cette sorte de chasse au trésor.
Depuis plusieurs années, l’Institut français d’archéologie orientale mène un programme centré sur la gestion des données produites par les missions archéologiques qu’il supervise. Ce programme, visant à mettre en place des règles et des guides destinés à appuyer les chercheurs dans le processus de création et de gestion des données, a pour objectif final de faciliter le traitement des données produites par les missions archéologiques et d’en assurer la sauvegarde et la diffusion par la production de copies déposées à l’Institut. Face à des impératifs liés à la gestion de leurs données et dans l’attente des directives définitives de l’Ifao, différentes missions ont mis en place leur propre protocole de gestion des données. Bien que différentes, ces diverses méthodes s’appuient toutes sur des pratiques communes comme le renommage standardisé des fichiers, l’enrichissement des données par l’ajout de métadonnées, la conversion des fichiers dans des formats pérennes et la production de copies déposées en différents endroits ou dans des espaces de travail partagés en ligne. Confrontées aux mêmes problématiques, ces missions se heurtent également aux mêmes difficultés, notamment le volume des données à gérer, le manque de temps à consacrer à ce travail mais aussi le manque de formation de leurs participants. À travers l’exemple de trois missions archéologiques, notre communication présentera les travaux menés par l’Institut pour la gestion des données, les difficultés rencontrées et les solutions qui pourraient être proposées.
Les travaux d'architecture, qui comprennent aussi bien des documents réalisés sur le site, consignant "l'état actuel" des vestiges, que des documents appartenant à l'interprétation de ces vestiges et visant parfois à leur restitution, consistaient autrefois en des supports papiers portant essentiellement des documents graphiques. Ces derniers sont en partie remplacés par des documents numériques faisant appel, contrairement aux textes, à de nombreuses applications (par exemple programmes de dessin) dont l'exploitation nécessite de disposer des outils adaptés.
Dans le contexte actuel, qui est susceptible d'évoluer, nous essaierons de faire le point sur les problèmes rencontrés lors de la sauvegarde et l'exploitation de ces données.
L'Institut de Recherche sur l'Architecture Antique a été créé en 1957 et sa spécificité consiste à faire collaborer des architectes diplômés des écoles d’Architecture, dotés d’une solide formation théorique et pratique à l’archéologie, et des archéologues, historiens et historiens de l’art. Déployé sur le territoire national en quatre bureaux à Aix-en-Provence, Paris, Lyon et Pau, l'IRAA conserve plus de 65 années d'archives de fouilles et d'études. Depuis 2019 et la création d'un service d'archives scientifiques, la politique mise en place donne la priorité aux archives patrimoniales c'est-à-dire les fonds anciens datant de la fondation du laboratoire jusqu'à la fin des années 1990. Chaque bureau possède des fonds bien identifiés. Le bureau de Pau conserve une partie importante des archives de Baelo Claudia valorisées dans un récent programme CollEx-Persée. A Aix-en-Provence, les archives des fouilles à l'étranger comprennent certains fonds bien connus de la communauté scientifique comme celui de Robert Amy sur Palmyre sans oublier les nombreuses études menées en collaboration avec les Écoles françaises de Rome et d’Athènes. L’ancien bureau de Dijon, fermé à la fin des années 1990, a livré des archives de fouilles concernant le site de Bulla Regia en Tunisie, elles sont conservées à Aix et ont fait l’objet d’un inventaire récent. Ces exemples offrent l'opportunité de développer, via une approche géographique couvrant le pourtour méditerranéen, une valorisation adaptée et cohérente dans le cadre de la Science ouverte et de la réutilisation des données.
Créé en 1862, le musée d’Archéologie nationale a pour mission d’institutionnaliser cette nouvelle discipline scientifique qu’est l’archéologie et d’en exposer le mobilier dans une démarche à la fois scientifique et didactique. Il ne s’agit pas de faire étalage de la richesse archéologique du territoire national et étranger, mais d’imposer une méthode en enregistrant les données des fouilles pour en sauver le contexte de découverte, alors même que celui-ci est destiné à disparaître. C’est ainsi que relevés, dessins, photographies, manuscrits, cartes et publications participent abondamment à la muséographie et vont enrichir une bibliothèque qui se compose dans un même temps que les collections. Si dans les 50 premières années du musée, la collecte des archives de l’archéologie semble accompagner de manière presque systématique l’arrivée des collections muséales, cet assemblage précieux se délite par la suite, phénomène provoqué par une appropriation personnelle des documents ou par un désintérêt pour la documentation primaire.
Aujourd’hui les enjeux sont forts. Au-delà même des besoins de la recherche, la politique du ministère de la Culture impose que la propriété des collections de l’État et des collectivités territoriales soit légitime et que leur gestion soit optimale. Pour ce faire, récolement et enquête sur les provenances sont au cœur des missions des musées de France, et le lien entre archives de fouille et collections archéologiques s’impose de nouveau avec force.
À partir de plusieurs exemples concrets, l’intervention souhaite illustrer par un retour d’expérience, l’apport des liens étroits entre archives et collections pour répondre à ces enjeux et le recours à des mécanismes en cas de rupture de ces liens ; elle veut également démontrer ce que le partage des connaissances sur les fonds d’archives et leur diffusion peut apporter à la communauté scientifique et muséale.
Pour accéder au cadastre archéologique : https://www.arxaiologikoktimatologio.gov.gr/en
Les travaux de modernisation du musée d’Argos, actuellement en cours, ont notamment eu pour conséquence le démantèlement de la « collection stratigraphique » de céramique, qui couvrait toutes les périodes d’occupation du site depuis le Néolithique jusqu’à l’époque byzantine. Créée par Paul Courbin (1921-1994) en même temps que le musée lui-même, au début des années 60, elle n’avait cessé de se développer depuis lors au rythme des fouilles. Cette archive archéologique, qui était partie intégrante de la réserve dans laquelle les chercheurs étudiaient le matériel de leurs propres fouilles, constituait pour eux un précieux outil de travail. Sa disparition est à l’origine du projet de « musée virtuel Courbin », qui est encore au stade embryonnaire mais qui amène à se demander dans quelle mesure cette perte pourrait être compensée grâce aux « nouvelles technologies » et, plus largement, à s’interroger sur les avantages – et les limites – de ces dernières pour l’archivage d’objets archéologiques.
La Maison de Fourni relève de ce que l’on appelle un « vieux dossier délien » et d’un feuilleté d’archives associant manuscrits, dessins, plans et photographies. Le dossier témoigne également du passage d’une époque où la transmission s’opérait de la main à la main et par tradition orale, dans un cercle restreint d’anciens membres, à une époque où le classement des archives et leur centralisation dans une base numérique fait émerger de nouvelles données et parfois de nouveaux problèmes. Cette communication présentera les étapes et les résultats d’une enquête longue qui a permis de reconstituer, malgré des lacunes, les archives de la Maison de Fourni. Elle présentera également des pistes pour rendre plus collaboratives la numérisation des dossiers et leur transcription.
Issu de notre thèse de doctorat en Etudes Patrimoniales à CY Cergy Paris Université soutenue en 2022, cette communication s’appuiera sur un site Web qui propose une mise en récit de quelques-unes des archives du site archéologique des Rivaux (Haute-Loire), fouillé entre 1970 et 1990 sous la responsabilité de J.-P. Daugas. Ce travail constitue un exemple d'utilisation de plusieurs des méthodes et techniques des humanités numériques pour valoriser une partie du fond d'archives de cette fouille. A ces archives s’ajoutent les nôtres et notre propre mémoire puisque nous avons participé à ce chantier comme fouilleur bénévole entre 1980 et 1988. Cette évocation est donc empreinte de subjectivité. Elle se veut une contribution à une histoire émotionnelle de l’évolution au cours des dernières décennies des méthodes et techniques de l’archéologie, en particulier pour la production des savoirs sur le terrain.
Les Écoles françaises à l’étranger (EFE) développent une stratégie concertée pour la gestion de leurs données de recherche en phase avec le mouvement de la science ouverte. Cette stratégie vise à accroître la visibilité des acteurs des EFE ainsi que des données qu’ils produisent, aussi bien à l’échelle nationale qu’européenne. Cette intervention présentera les différentes actions menées au sein du réseau des EFE pour mener à bien cette stratégie avec en particulier une réflexion partagée sur le cycle de vie des données. On verra que les archives sont placées au centre de cette réflexion, garantissant une gestion efficace et pérenne des données de recherche.
Université pluri-disciplinaire, Sorbonne Université est depuis plusieurs années engagée dans le mouvement pour la science ouverte et porte une attention à la conservation et valorisation de son patrimoine archivistique. Cette intervention fera ainsi rapidement le point sur les missions du service des archives et du recueil des actes (SARA) avant de présenter les différentes formes d'accompagnement qu'il offre aux équipes de recherche en archéologie pour répondre à leurs besoins en gestion documentaire. Enfin, celle-ci sera également l'occasion de mettre en avant quelques uns des axes de valorisations actuellement déployés pour mettre en valeur ce patrimoine informationnel diversifié et le mettre au service de la recherche actuelle.
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Le consortium MASAplus, qui a pris la suite du consortium MASA (Mémoire des Archéologues et des Sites Archéologiques), a pour ambition d’accompagner la communauté archéologique dans l’usage du numérique pour la recherche, en vue d’un partage des données et de leur réutilisation dans le cadre de la Science ouverte. Il œuvre pour cela à la mise en œuvre de bonnes pratiques et d’applications dédiées. Le consortium est divisé en groupes de travail : Archives, Documentation, Spatialisation des données, Vocabulaire, Publications numériques, Données ouvertes, Formation, Processus et International.
Le GT Archives s’articule autour de deux axes de travail. Il entreprend une cartographie et un guide des sources des fonds d’archives de l’archéologie, en lien avec les institutions de conservation et avec les chercheurs travaillant sur des états des fonds propres à certains domaines d’étude. Il s’engage également dans des actions de sensibilisation et de formation méthodologique des producteurs d’archives aux bonnes pratiques de l’archivage, depuis la planification des opérations de terrain jusqu’à la réutilisation des données. Cette communication sera l’occasion de présenter les premiers travaux menés par ce groupe de travail.
Cette communication a pour objectif de vous présenter l’Association des archivistes français (AAF), sa section réunissant les archivistes des universités, des rectorats, des organismes de recherche et des mouvements étudiants (AURORE) et plus précisément les travaux de son groupe de travail "Archives scientifiques". Ce GT actuellement animé par Alice Perrin de l’Université de Strasbourg a pour ambition d'être un espace de partage d'expérience et s'attache à construire des outils communs, comme des formations ou des fiches pratiques. Nous présenterons les deux derniers livrables de ce GT, à savoir la plaquette « Rechercher, Retrouver : Bénéfices d’une collaboration entre chercheurs et archivistes », et ferons un focus sur la refonte du référentiel des archives de la recherche de 2012. Cette nouvelle version disciplinaire sur les données de l’archéologie s'adresse à un public plus large que les seuls archivistes et notre but lors de cette présentation sera de permettre la prise en main par les chercheurs de cet outil.
Le réseau professionnel Frantiq (Fédération des Ressources sur l’Antiquité) est né en 1984 (https://www.frantiq.fr/). Il est aujourd’hui un groupement de services (GDS 3378) du CNRS et réunit une quarantaine d’unités mixtes du CNRS, des services du ministère de la culture, des collectivités territoriales et autres établissements publics conservant des fonds documentaires sur l’archéologie. Il offre un accès centralisé à ces ressources en proposant des outils communs : catalogue collectif, thésaurus spécialisé en archéologie Pactols.
Dans ce cadre, et à la demande des membres du réseau, un groupe de travail Archives a été créé en 2019 pour accompagner la prise en charge des fonds d’archives conservés dans les bibliothèques et institutions membres du réseau. Il est animé par les archivistes de la Maison des Sciences de l’Homme (MSH) Mondes et du Musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye. L’objectif du groupe est d’appréhender les règles de gestion, de conservation et de communication propre à ces documents. Le groupe vise à un partage des compétences et des bonnes pratiques. Il travaille autour de cinq axes :
Les membres qui constituent ce groupe de travail illustrent la diversité des partenaires de Frantiq : bibliothécaires, documentalistes ou archivistes d’organismes publics du Ministère de lʼEnseignement supérieur et de la Recherche, du Ministère de la Culture et des collectivités territoriales.
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Le droit des données de la recherche scientifique est composite. Il comprend des principes généraux relevant du droit de la recherche, mais aussi de règles particulières variant selon la nature des données. Ces règles et principes seront présentés avec une attention particulière pour les données de l’archéologie.
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Les archives et les manuscrits conservés à l’Ecole française d’Extrême-Orient posent des difficultés spécifiques de signalement. Beaucoup d’entre eux sont des documents écrits dans des langues et écritures rares, qui ne peuvent être déchiffrées que par des chercheurs du domaine. De même, les cartes et plans peuvent nécessiter une bonne connaissance des sites représentés.
Cependant, la saisie des données dans la plateforme Calames, le catalogue des archives et manuscrits de l’enseignement supérieur, nécessite également une formation et des compétences spécifiques. Nous avons donc dû mettre en place un processus de travail facilitant la collaboration entre chercheur et bibliothécaire / archiviste pour la description de ces fonds.
C’est celui-ci, qui repose sur l’application opensource AtoM, que nous allons vous présenter, ainsi que les raisons pour lesquelles nous avons opté pour un signalement conjoint dans Calames et AtoM.
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